La montagne attire par ses sommets qui s’élèvent dans un environnement sauvage et isolé. La ville, quant à elle, séduit par sa vie animée et son offre culturelle. Entre ces deux mondes, les contreforts des montagnes dessinent des paysages façonnés par l’humain en harmonie avec la nature. On y trouve des châteaux forts qui servaient autrefois à surveiller l’arrivée d’ennemis de la plaine. La vigne y est également omniprésente, profitant de l’ensoleillement des coteaux et de l’eau venant des sommets. Entre collines, falaises, rivières, gorges, cascades, plans d’eau, cultures et forêts, le relief ne cesse de surprendre.

C’est cet univers que je vous propose de découvrir à travers le tracé du GR 59, qui relie deux massifs iconiques de l’est de la France, les Vosges et le Jura. L’itinéraire faisant 600 kilomètres, je l’ai divisé en trois grandes parties réalisables indépendamment les unes des autres. Une gare ferroviaire se situe à chaque ville de départ et d’arrivée.

La première partie consiste à monter au ballon d’Alsace depuis Belfort, avant de quitter progressivement les Vosges pour rejoindre Besançon en suivant les méandres du Doubs. La deuxième section plonge au cœur du piémont du Jura, entre falaises, cascades et vignes. Enfin, le dernier tronçon fait suivre le pli jurassien qui se trouve face au pays de la Bresse, avant de monter sur les hauteurs du Bugey et de terminer sur la plaine du Rhône.

La première et la deuxième section font chacune environ 200 kilomètres, ce qui permet de les effectuer en dix jours en moyenne selon votre niveau. La troisième, longue de 245 kilomètres, nécessite quant à elle au minimum deux semaines.

Le parcours étant long, vous trouverez une disparité de services en chemin. Sachez que la partie vosgienne, sur les 150 premiers kilomètres, est moins fournie en possibilités de restauration et d’hébergement que le reste de l’itinéraire. Avec un peu d’organisation, vous n’aurez toutefois aucun mal à vous ravitailler et à vous loger. Ensuite, sur les contreforts du Jura, il vous suffira souvent de descendre dans la vallée pour trouver tout ce dont vous avez besoin.

Pour faire face à la disparité des services, vous pouvez opter pour le bivouac et alterner nuits dehors et dedans selon les possibilités rencontrées. Hormis à proximité du ballon d’Alsace, le bivouac est autorisé sur l’ensemble du parcours. Dans ce cas, il vous faudra emporter au minimum tarp, sac de couchage et tapis de sol en plus de votre tenue de randonneur·euse habituelle.

À l’exception de deux passages autour de 1 200 mètres au niveau des ballons comtois et du Bugey, l’altitude reste raisonnable. Évitez donc l’hiver quand il neige à ces endroits, sinon l’itinéraire est praticable toute l’année. Je vous recommande pour ma part l’automne, lorsque les vignes se parent de leurs plus belles couleurs.

Quelle que soit la saison, les joyaux naturels des contreforts vosgiens et jurassiens vous feront assurément vivre des moments inoubliables. Alors choisissez une partie du parcours, lacez vos chaussures et partez à la découverte des sentiers de l’est de la France. Ou faites l’intégralité de l’itinéraire si vous avez un ou deux mois devant vous. Vous ne le regretterez pas.